Par Karine Noël
Lors de mes deux grossesses, comme bien des femmes, j’ai été très malade. J’ai vomi ma vie presque autant que la princesse Kate Middleton. Après, comme beaucoup de femmes, encore une fois, j’ai été épuisée par l’allaitement, par les nuits de trois heures, les poussées dentaires, les cr**** de virus (avouez que quand votre enfant a eu la scarlatine, vous avez pensé : « Quoi? Cette maladie n’était pas disparue en 1787? »), etc.
Au départ, je me sentais un peu seule au monde, mais j’ai rapidement réalisé que nous, les mamans, étions toutes dans le même bateau. Nous vivons toutes les mêmes épisodes décourageants à un moment ou à un autre. Prendre conscience que nous traversons les mêmes préoccupations permet de relativiser le tout.
Souvent, nous allons lire sur 727282 sites afin de savoir comment régler tel ou tel problème, et une des solutions constamment proposées aux problèmes de mamans est de se reposer, de prendre soin de soi. De plus, on y parle souvent de l’importance du réseau! Vous savez, le réseau, ce sont ces gens à qui on peut demander de l’aide, soit les grands-parents, les amis, les sœurs, les frères, etc. Tout le monde sait à quel point c’est essentiel, voire nécessaire…
La plupart des mamans restent seules, car elles croient peut-être qu’elles seront capables de passer à travers les moments plus difficiles et refusent l’aide proposée. Honnêtement, regardez autour de vous et remarquez à quel point les femmes décident d’affronter seules les moments difficiles même si elles disent à tout le monde à quel point la maternité n’est pas comme elles le pensaient… Qui n’a jamais entendu une amie, une sœur ou une cousine lui dire à quel point elle est épuisée depuis qu’elle a des enfants et que les journées sont difficiles? Quand on sait que les parents perdent 44 jours de sommeil dans la première année de leur enfant, il y a d’quoi l’être!
Pourquoi n’adhérons-nous pas au fameux proverbe « Ça prend un village pour élever un enfant »? À quel moment avons-nous commencé à croire qu’il n’est pas acceptable de recevoir de l’aide? Après avoir proposé un millier de fois à une amie totalement épuisée de l’aider (et qui a refusé à chaque reprise), j’étais vraiment découragée et je ne comprenais pas son refus. Une autre de mes copines m’a dit que sa réaction s’expliquait probablement par le fait que mon amie en détresse croyait qu’elle ne serait peut-être pas capable de me le remettre. Me remettre quoi? Mon offre de l’aider???? Sommes-nous vraiment rendues à un tel point individualistes pour croire qu’on devra « remettre » un geste génėreux? Une main tendue?
Lorsqu’une mère offre son aide, je sais que plusieurs mamans se disent : « Oh! Mais elle aussi, elle est épuisée…» On se dit : « Je ne peux pas accepter son aide quand (et mettre ici ce que vous voulez) : ses trois enfants viennent d’avoir la gastro; elle vient de sortir d’un post-partum; elle dort deux heures par nuit; sa mère a le cancer; etc. Pourquoi ne pas vous dire que cela lui fait plaisir de vous offrir son aide? Cette personne vous aime et veut être là pour vous. Si elle propose de vous aider, peut-être qu’à ce moment-là, elle est assez en forme pour le faire. Accepter son offre vous sera simplement bénéfique et cela vous permettra de souffler, de vous reposer, de prendre soin de vous. C’est essentiel de le faire.
Par ailleurs, je dis qu’il faut accepter l’aide, mais il ne faut également pas avoir peur de la demander. Dernièrement, j’ai eu un virus qui m’a mise totalement k-o et j’attendais tellllleeement que mon père se propose de m’aider! Quand je le lui ai dit, il m’a repondu « Mais pourquoi tu ne me l’as pas demandé avant? » En effet! Pourquoi?
Bref, on va se l’avouer, oui, la maternité amène son lot de surprises et de moments épuisants, mais vivre tout cela en repoussant la solitude et en acceptant la main tendue permettra de rendre plus faciles ces années inoubliables avec vos enfants.