Ce soir, comme j’ai si souvent l’habitude de le faire, je te regarde dormir. Si tu savais comment je pourrais passer des heures assise dans la pénombre de ta veilleuse à te regarder si calme, si paisible. Le mouvement de ton ventre à chacune de tes respirations m’apaise. Par contre, ce soir je suis là à tes côtés et j’ai le cœur qui me sert un peu. Je regarde ton pyjama et je remarque qu’il ne couvre plus comme avant tes poignets et tes chevilles. J’aimerais tellement me convaincre que c’est parce qu’il a soudainement rétréci dans la sécheuse, mais je dois me rendre à l’évidence : tu grandis. Tu grandis tellement vite, c’est fou. Ça fait un petit pincement à mon cœur de maman. Parce que je réalise qu’à chaque millimètre que tu gagnes, c’est aussi un peu de ta belle naïveté d’enfant que tu perds en même temps.
Dans quelques jours, tu commenceras l’école. Tu es tellement excité à l’idée de pouvoir enfin monter à bord d’un autobus et d’avoir ta boîte à lunch. Tu attends ce moment depuis si longtemps. Moi, même si ça fait 5 ans que je sais que ce jour va arriver, je ne suis pas vraiment prête. Malgré tout, je te promets que je vais être là, à tes côtés, à la fois fière et terrifiée, lorsque tu attendras impatiemment de voir arriver le gros autobus jaune au bout de la rue. Ne sois pas surpris si maman porte ses grosses lunettes de soleil même par un jour de pluie.
Tu as tellement raison d’être aussi excité d’aller à l’école. Un monde rempli de belles choses va s’offrir à toi! Tu te feras plein de nouveaux amis, tu auras plein d’ anecdotes à nous raconter à l’heure du souper. Je sais que tu vas adorer, toi qui es si curieux. Tranquillement, tu vas désirer faire de plus en plus les choses par toi-même. Tu vas gagner en autonomie, tu vas avoir besoin moins en moins de moi. Et si tu n’avais plus besoin de mes bisous?
Tu sais, mon cœur, j’ai conscience qu’avec le début de l’école, arrivera trop vite le jour où tu ne croiras plus au Père Noël, que tu vas réaliser que « la guerre », ce n’est finalement pas un jeu amusant. Tu vas aussi apprendre que les gens, ça peut être méchants sans raison. C’est ce qui me fait le plus peur. J’aimerais pouvoir te protéger de tout, mais ça ne serait pas t’aider. Parce que ces vérités-là, même si elles sont moins belles, elles vont aussi te faire grandir.
Je suis si fière de toi, mon petit homme, et je sais que malgré mes craintes, ça va bien aller, que tu vas être entres bonnes mains. J’ai confiance en ce petit bonhomme qui m’épate chaque jour depuis 5 ans.
Bonne rentrée scolaire mon grand!
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